Bienvenue au musée Sid Richardson

Notice du musée
  • Il est interdit de fumer.
  • Compte tenu de la nature acide des huiles corporelles, il est interdit de toucher aux œuvres d’art.
  • Tous les enfants doivent être sous la garde d’un adulte.
  • Les poussettes sont permises, toutefois elles doivent être contrôlées par un adulte.
  • Les animaux domestiques ne sont pas permis à tout moment, à l’exception des chiens guides.
  • Les armes ne sont pas permises dans le musée.
  • Tous les visiteurs du musée doivent se vêtir de corsage et de chaussure.
Réception
Le personnel du magasin du musée est disponible pour assister tous les invités et met à leur disposition les informations, les directives et les détails relatifs à leurs achats.
Toilettes
Toilettes et bornes fontaines sont situées au niveau de l'entrée qui mène aux couloirs.
Premier secours
En cas d’accident ou d’urgence, faite appel à un agent de sécurité.
Besoins spécifiques
Le musée est accessible par fauteuil roulant. A cet effet, un fauteuil roulant est mis à la disposition du publique.
Paquets et aliments
Aliments, boissons, paquets, parapluie, sac à dos, et porte documents doivent être déposés au poste de sécurité.
Le magasin du musée
Il est situe en face de la porte centrale.

The Bucker painting by Charles M. Russell
Charles M. Russell | The Bucker | 1904 | Watercolor, pencil & gouache on paper | 16 1/4 inches x 12 1/4 inches

Biographie des Artistes

Frederic Sackrider Remington | 1861-1909

Au cours de sa carrière qui a duré moins de trente ans, Frederic Remington a produit une bonne frange d’œuvre ; peintures, sculpture, fiction, et non fiction. La majorité était centrée sur l’Ouest. Son impact dans la création du mythe de l’Ouest Sauvage n’est plus à démontrer.

Né le 4 octobre 1861 à Canton dans le nord de New York, Remington a développé dans son enfance un amour indéniable pour les chevaux et les sans abris. Les histoires mouvementées de la guerre civile que lui racontait son père ont fait naître en lui une passion pour l’armée alors que la mort du Général Custer à Little Big Horn en 1876 a attirée son attention sur l’Ouest dont il a toujours rêve.

En tant que membre d’une famille noble, Remington devait être diplômé d’une école supérieure. Cependant, il n’a fait qu’une seule année à l’Université de Yale jouant au football et étudiant les arts. Après le décès de son père, il est allé dans le Montana en 1881 et il a vécu sa première expérience dans la région de l’Ouest. En 1883, il s est rendu au Kansas ou il a effectué ses premiers pas dans l’élevage des moutons. L’année pendant laquelle il y séjourne était pratiquement la seule au cours de laquelle il faisait de l’Ouest un lieu d’habitation même s’il accompagnait régulièrement la cavalerie américaine en patrouille vers la frontière du sud-ouest.

La réputation de Remington comme illustrateur de la vie de l’Ouest a pris de l’ampleur en début 1890.Guidé par la soif d’être reconnu comme un véritable artiste, il est devenu sculpteur en 1895 avec un succès artistique et populaire plus important que celui de peintre. Ces 22 œuvres sculptées reflètent l’Ouest ancien.

Après le 19e siècle, au cours des dernières années de sa vie, Remington abandonne le style plat, illustratif et crispé de ses anciennes peintures et se concentre sur l’atmosphère, la couleur, la lumière, le soleil, la lune, et le feu. Ses derniers tableaux présentent des scènes impressionnantes dans lesquelles l’Ouest, bien confiné de nos jours dans des anciens souvenirs, était infuse avec un mystère et une poésie que le présent ne saurait effacer.

Charles Marion Russell | 1864-1926

Tout comme Frederic Remington, Charles M. Russell est issu d’une famille modeste. Natif de St Louis dans le Missouri, Richard est arrivé dans le Montana étant un jeune homme de 16 ans avec le seul rêve de devenir un vrai Cow-boy. Il était si captivé par l’Ouest qu’il a choisi d’y rester afin de réaliser son rêve d’enfance.

En 1882, Charlie a rejoint un groupe d’éleveurs de chevaux. Très tôt, il s’est forgé une réputation de Cow-boy intéressant, qui aime dessiner. Ces impressions d’artiste autodidacte dévoilaient un intérêt particulier pour les animaux et l’anatomie humaine. Son amour profond pour la culture indienne, le sens de l’humour et la tendance à reproduire l’action sont tous évidents même dans les œuvres précédentes de Russell.

Au cours de son séjour dans le ranch, il a été témoin des transformations de l’Ouest. Il a vécu l’hiver amer de 1886-87 qui a mis fin au règne des éleveurs dans les plaines du nord. L’époque des végétaux gratuits et des fermes non barricadées tirait à sa fin, pour Russell, la vie de cow-boy s’est achevée en 1893.

Avant le mariage de Russell avec Nancy Cooper en 1896, seulement quelques unes de ses aquarelles ont été reproduites au niveau national. Malgré la crainte de Charlie de pouvoir gagner sa vie à partir de ses œuvres artistiques, Nancy reconnaissait le talent et les promesses de son mari. Guidé par son sens des affaires et sous sa conduite, il est devenu l’un des plus célèbres illustrateurs américains de son temps. Un one-man show démontré a New York en 1911 et une exposition à Londres trois ans plus tard, ont marqué un tournant décisif dans la carrière artistique de Russell.

Charles Russell a été profondément marqué par la fin du règne de l’Ouest, le thème le plus expressif de ses œuvres artistiques. Les vieilles habitudes de Cow-boy et de la culture indienne ont disparu. Sur le coup, Russell a été affecté émotionnellement par cette perte. Il était emporté par des rêves et souvenirs d’enfance. Ce fut, une fois et selon les changements évidents qui se produisaient, comme une réalité quotidienne. Ses œuvres reflétaient la demande de l’authenticité recherchée par son publique, pourtant le cœur de son art était la romance.

Informations biographiques adaptées à partir de Remington et Russell, édition révisée par Brian W. Dippie.


Peinture et pétrole : Le patrimoine de Sid Richardson L’art du vieil Ouest
« J’éprouve une vive sensation en les voyant autour de moi. »

Pétrolier et éleveur de bétail, Sid Richardson fut conduit à l’imagerie romantique qui a dominé le 19ème siècle à l’ouest. Et selon Richardson lui-même, personne d’autre n’a mieux caractérisé cette période légendaire que deux artistes, Frédéric Remington et Charles M. Russell. Comme il le confia plus tard à son neveu Perry Bass : « N’importe qui peut peindre un cheval debout sur ses quatre pattes, mais il faut faire preuve de dextérité pour le peindre quand elles sont agitées…Toutes les parties du cheval doivent être en bonne position, et Remington et Russell sont les hommes qu’il faut pour le réaliser. »

Avec les fonds générés par l’exploitation des puits de pétrole, Richardson partit pour une nouvelle conquête, celle de collectionner de beaux tableaux de l’Ouest. Il fit confiance à Bertram Newhouse le président des galeries Newhouse de New York, pour localiser les tableaux de l’Ouest susceptibles de parsemer les murs de son bureau qu’abrite l’immeuble de la banque nationale de Fort Worth, de sa salle de jeux, et de sa chère maison sur l’île de San José. Newhouse est resté le principal fournisseur de Richardson pendant les cinq années qui ont suivi et continuait d’acquérir occasionnellement des articles jusqu’à peu de temps avant la mort de Sid en 1959.

Plein de vigueur comme il savait bien le manifester, Richardson se lança avidement dans la conquête, encourageant Newhouse à lui fournir ces tableaux quelque soit le prix. Au milieu de l’année 1942, Richardson acquit près de deux douzaines de tableaux et gravures, y compris le tableau de Russell intitulé Le cerf dans la forêt, et les peintures sur toile en noir et blanc de Remington, Le courrier du bois et le sauvage et dans un courant violent.   

Alors que toute l’imagerie introduite dans cet investissement initial représentait des sujets liés à l’Ouest, toutes les œuvres n’étaient pas produites par Remington et Russell. Une facture dressée par Newhouse révèle que Sid acheta aussi les quarante-neuvièmes d’Oscar E. Berninghaus et Attaque contre la troupe de Charles Schreyvogel. Plus tard lors d’une exposition de printemps, Sid acheta un portrait de Charles F Browne, une peinture sur toile intitulée Nai-u chi Chef des Bow, Zuni 1895.

La collection de tableaux de Richardson dépeignant l’histoire de l’Amérique occidentale continua à être une source de réjouissance pour lui pendant toute sa vie. Comme il le déclara un jour : « J’éprouve une vive sensation en les voyant autour de  moi » Lorsque Richardson fut trouvé mort suite probablement à une crise cardiaque le 30 Septembre 1959 sur son île San José, il reposait sur son lit dans la chambre principale sur ce que certains crurent avoir été son tableau préféré, The marriage ceremony (la cérémonie de mariage) de Charles Russell.

Après sa mort, les directeurs de la fondation Sid Richardson explorèrent les moyens par lesquels la collection de Richardson pouvait être ouverte à un public plus large. Après que la collection eut été cédée comme un prêt à long terme au musée Amon Carter, et exposée dans d’autres musées du Texas, à  plusieurs occasions,  il fut conclu qu’un local stable devait être construit pour cette collection exceptionnelle. En 1980, on commença à construire au cœur de Forth Worth la collection Sid Richardson de l’art western et le musée fut ouvert au public en 1982.

Pauvre garçon
« Pourquoi j’ai été plusieurs fois brisé. Je croyais que cela créait une accoutumance en moi »

Malgré la renommée nationale de Sid Richardson comme l’archétype du roi du pétrole au Texas, cette image n’était pas absolument correcte. Richardson ne dépendait pas de la variété commune de promoteurs de perforeuses. Il explorait et produisit le pétrole et collectionnait plusieurs capitaux à risques des investisseurs.

Les indépendants étaient des personnes aimant le risque et qui creusaient la plupart du temps des forages d’expérimentation et donc parfois des puits secs. Certains, à l’instar de Sid, firent fortune pendant que d’autres gagnaient simplement leur vie. Richardson était un opérateur légitime béni par une perception remarquable des affaires et un instinct sans pareil pour détecter les gisements de pétrole.

Son engagement  dans l’exploitation du pétrole était plus que prestigieux. Après la mort de son père, en 1911, Richardson se mit en route en direction des gisements de pétrole autour des chutes de Wichita au Texas pour gagner sa vie. Richardson réussit à avoir différents boulots, ayant appris les affaires depuis la base. Il transportait les tuyaux en journée et travaillait sur une plate forme pétrolière pendant la nuit.  Plus tard, il travailla à détecter le pétrole pour la Oil well supply company en Louisiane et comme facilitateur de bail pour la compagnie du Texas. «Je travaillais de jour pour l’entreprise du Texas et de nuit pour Richardson » dit-il, « et je faisais les deux pour notre bien…Rappelez-vous qu’un marchand travaille dans les deux sens : les deux parties doivent être satisfaites. Je n’ai jamais fait un commerce qui ne me permette pas d’en engager un autre plus facile ensuite ».

En 1919, il a engagé un partenariat avec un ami de jeunesse, Clint Murchison. Deux ans après, leurs transactions autour de crédit de bail devinrent légendaires et permirent à chacun des deux hommes d’obtenir son premier million de dollars. Mais en 1921, une production excessive fit chuter le prix du pétrole en deçà d’un dollar le baril, et les deux en prirent un sérieux coup.

Richardson refit fortune vers 1929, mais encore, une autre production excessive la même année causa une fois de plus une chute drastique des prix du pétrole à 10 cents le baril, et il perdit pratiquement toute sa fortune. «  J’étais ruiné » pouvait dire Sid plus tard. Il ajoute, «  En Janvier 1930, j’avais un revenu mensuel de 25 mille dollars. 6 mois après, mon salaire était de 1600 dollars le mois, et la banque le retenait en totalité pour couvrir le remboursement des 250 mille dollars que je lui devais. ».

Quand les prix du pétrole grimpèrent, Richardson commença à creuser des forages à l’ouest du Texas. Avec juste 40 dollars empruntés à sa sœur Annie, M. Sid lança une opération de grand sandwich mixte (pauvre garçon), prenant certains matériels à crédit, empruntant d’autres, disputant des locations et arrangeant avec ses employés le mode de paiement pour qu’ils acceptent de recevoir une petite partie de leur salaire en espèce et que la plus grande part soit convertie en pétrole. Après avoir fait creuser deux forages secs dans le comté Winkler, Richardson tomba sur du pétrole à la troisième tentative. C’est ainsi qu’il se retrouva avec cinq plates formes qui produisaient, et son revenu grimpa à quelques 12 mille dollars le mois dont une grande partie était investie dans la location de ce qui devint plus tard le gisement de Keystone dans le comté Winkler et celui d’Estes dans le comté Ward.

Vers 1935, Sid et son neveu, Perry R Bass sont devenus associés. Leur grande trouvaille intervint plus tard dans le gisement de Keystone l’un des plus vastes de l’ouest du Texas. Des 385 puits qu’ils ont fait creuser, 17 seulement ont tari. Vers la fin de 1940, Richardson avait 33 puits productifs dans le gisement de Keystone, 7 dans celui de Slaughter, 38 dans celui de South Ward et 47 dans celui de Scarborough. Des années plus tard, réfléchissant à sa réussite, Sid  la minimisait et en parlait avec humour et modestie disant « la chance m’a aussi souri tous les jours de ma vie. J ai été plus chanceux qu’intelligent, parce qu’il y a des tas de gens intelligents qui ne parviennent pas à se nourrir régulièrement. »

Même  si la chance peut avoir été un facteur qui compte, les proches de Richardson ont compris que sa persévérance et son habilité à juger les gens et les situations ont vraisemblablement plus contribué à l’acquisition de sa bonne fortune. Selon le pétrolier et géologue Ed Owen, « il serait bien difficile d’exagérer s’il fallait décrire quel genre d’homme il était. Il ne faut juste pas sous estimer son intelligence. Sid était né pour être un commerçant. Il aimait le commerce et rien d’autre ne l’intéressait davantage.»

Un autre pétrolier, Red Coulter a attribué la réussite de Richardson à un autre facteur, l honnêteté. « Les gens disent que pour devenir riche, un homme doit absolument mentir, jouer de sales tours, tricher, voler ou profiter des autres…j ai côtoyé Sid une trentaine d’années durant depuis l’époque où il se battait pour en finir avec ses dettes jusqu’à ce qu’il devienne l’un des hommes les plus riches du monde, je n ai jamais vu cet homme mentir. Il était plutôt l’homme le plus honnête que j’ai jamais connu ».

Un Amoureux des Belles Bêtes
« Des veaux roux, beaux et gras, dans de hautes herbes »

Le père de Sid Richardson, John Isadore (JI) Richardson possédait un grand verger dans leur villa d’Athens au Texas. JI aimait le commerce par dessus tout, même s’il ne vendait que des champs, des bâtiments, ou du bétail. Le père et le fils ont fait leur première affaire quand le garçon n’avait que huit ans et il en a été fortement marqué. Très vite Richardson père confia à son fils une parcelle de terre en ville. Quand par la suite, Sid accepta la proposition de son père d’échanger ce lot contre un taureau, il réalisa qu’il possédait à présent un taureau, mais nulle part où garder l’animal. Devenu adulte, il se souvint : « mon père m’a enseigné une dure leçon par cette histoire et c’était parti pour la vie ». L amour pour les animaux et pour les affaires restera pour Richardson les deux grandes passions de sa vie.

Une affaire conclue pour du bétail lorsqu’il avait seize ans lui procura assez d’argent pour se payer un an et demi de formation à l’université de Baylor et au Simmons College. Richardson venait a peine d’être licencie de son job qui lui faisait gagner un dollar par jour au Compress Cotton d’Athens, lorsqu’il décida d’utiliser ses économies pour se rendre à Ruston en Louisiane où il aperçut des veaux roux beaux et gras dans de hautes herbes. Ils étaient pour lui plus beaux qu’aucun de ceux qu’il avait vus à l’Est du Texas. Richardson investit à hauteur de 30 dollars pour des vêtements pour citadins et fit croire aux paysans de Ruston qu’il n’avait aucune connaissance sur le bétail. Au cours des enchères concurrentielles qui suivirent, Sid s’en sorti avec plusieurs centaines de têtes de taureaux à un prix bien en dessous de ceux pratiqués sur le marché de Louisiane et qui étaient eux aussi considérablement plus bas qu’au Texas où il les vendit à un montant qui faisait trois fois le prix d achat.

A leur âge adulte, Clint Murchison, l’ami d’enfance et le partenaire commercial de Richardson déclara que sa bonne fortune pourrait être attribuée aux leçons assimilées dans sa jeunesse. Ce succès est dû à l’expérience acquise dans le commerce dans l’adolescence. « Si vous devez avoir un veau au prix de huit dollars pour le vendre a dix dollars, vous devez changer beaucoup de baves au delà de la clôture et vous en apprendrez sur les gens ».

Richardson appréciait les chevaux et le bétail de bonne race. Au cours de sa vie, il prêtait à bail et possédait des intérêts dans plusieurs ranches à Oklahoma et au Texas. L’une de ses possessions au Texas était constituée de trois ranch connus comme les plantations Fair view ; un ranch au centre sud du Texas près de Pleasanton, le ranch de la filiale hollandaise au sud ouest de Fort Worth, et un autre sur l île San José près de la côte du Texas à huit lieux à l’Est de Rockport.

L’île San José, une étendue de terre longue de 28 miles et large de un à huit miles était le site que choisit Richardson pour un projet d’élevage en vue de produire du bétail qui réussirait dans toutes les conditions d’habitat, ainsi que l’élevage d’un troupeau de pur sang. Nanti d un grand ensemble de cerfs, de cailles, de canards, de dindons, et d’oies, le ranch était l’un des lieux de retraite favori des Richardson, un endroit où il pouvait entretenir des amis et des gens de renommée nationale.

Richardson s’engagea dans une nouvelle tentative à la faveur des animaux ; préserver les bovins à longues cornes. A la demande de Richardson, J Frank Dobie, auteur de romans western, avec l’assistance du vétérinaire et ancien gendarme Graves Peeler, sélectionna un troupeau qui devait être mis en vente par Richardson. Dobie aida Richardson à trouver un investissement pour les bovins à longues cornes dans les parcs de l’Etat du Texas. Les troupeaux furent plus tard réunis à Corpus Christi et en 1948, seize bœufs et cinq taureaux furent déplacés pour le parc national de Fort Griffin. Aujourd’hui ledit parc abrite le troupeau de longues cornes estimé à 125 têtes.

Richardson a été pendant longtemps un sponsor du Southwestern Exposition et de celui des cheptels. En 1947, au cours de celle-ci à Fort Worth, Amon G Carter et son fils Amon Junior présentèrent Richardson avec un cadeau de remerciement en tenue d’apparat de cuir noir et d’argent fin. La selle, les jambières de cuir, les gants et la bride avaient été faits sur commande par le célèbre sellier Edward H Bohlin de Hollywood en Californie, en témoignage du respect et de l’affection des Carters à son endroit.

Un cercle d’amis
« Tu ne peux rien apprendre en bavardant ! »

Le sérieux et la modestie de Sid Richardson attiraient vers lui des gens de tous bords, allant de prédicateurs aux présidents, lui permettant de nouer des liens d’amitié et de partenariat durables. Bien que ce milliardaire célibataire ne se maria jamais, il égayait les gens et les mettait à l’aise.

Indifférent à la célébrité et aux richesses, Richardson prenait un vilain plaisir à fourvoyer les riches. Lorsqu’un jour à une réception en Californie, une femme demanda à Sid ce qui l’avait conduit dans cet Etat, il répondit qu’il était le chauffeur d’un des invités. Se sentant offensée, elle demanda à son hôtesse pourquoi Sid avait été invité. Cette dernière lui rétorqua que « ce chauffeur » est en fait le milliardaire Sid Richardson. A chaque fois qu’il rendait visite aux Georges Allen, il conduisait parce que Georges ne pouvait conduire. C’est l’homme le plus riche d Amérique et célibataire de surcroît.

La sincérité de M Sid donnait une ambiance différente pour ses amis de haute classe. Comme l’a témoigné son ami et partenaire économique Amon Carter, directeur de publication et exploitant de pétrole de Fort Worth, Richardson était en visite à Washington lorsqu’il reçut un coup de fil de la maison blanche et une invitation à dîner. « Qu’y aura t il donc à l’ordre du jour ? », demanda Sid avec humour. Ebahi, un employé lui répondit : « bien, M Richardson, j’ignore de quoi il sera question, mais je ne pense pas qu’il y’a un meilleur endroit où aller. »

Richardson et le président Dwight D Eisenhower jouissait à l’insu du personnel de la maison blanche, d’une amitié qui remontait à une rencontre inopinée en 1941. Invité à rencontrer le président Franklin D Roosevelt à la capitale pour s’entretenir sur les réserves de pétrole du pays en cas de guerre, Richardson rencontra Eisenhower dans la suite d un train du Nord. Eisenhower lui, était sur le point de s’entretenir avec le président de cette époque. Il avait emprunté le train parce que son avion avait été retenu à Dallas à cause du mauvais temps. Peu de temps après avoir embarqué, on demanda à Richardson si un officier de l’armée pouvait partager sa suite. Richardson demanda de le faire entrer, c était Eisenhower et les deux hommes eurent une longue conversation jusqu’au prochain poste de quai. Ils renouèrent le contact six années plus tard, lorsque Eisenhower visita Fort Worth à l’occasion de la dédicace du monument de Will Rogers et c’est là que leur amitié fut scellée.

Richardson était l’une des premières personnes à susciter en Eisenhower, le désir de se présenter aux élections et ce dernier lui apporta par la suite soutien et encouragement durant son mandat. Eisenhower se retirait quelques fois dans le ranch de Richardson sur l île de San José et Richardson lui aussi séjournait si fréquemment à la capitale que quelques taquins arguèrent que la maison blanche était sa seconde demeure.

Pour apprécier la valeur que M Sid accordait aux amitiés, il suffisait juste de regarder à celle qu’il entretenait avec son ami d’enfance Clint Murchison. Ayant plusieurs rêves de jeunesse communs, le début de leur fructueux partenariat en tant qu’adultes  remonte à un soir de 1919, lorsque les deux hommes se rendirent nuitamment sur les berges de la Red River entre l’Oklahoma et le Texas pour explorer un puits de pétrole. Ayant constaté que le dragage du puits se déroulait normalement, ils se sont hâtés de traverser la rivière pour négocier l’achat du site à Oklahoma le lendemain matin avant 9h00. L’achat de cette superficie qui s’en suivit devint la première fortune des deux hommes.

Les jumeaux en or du Texas, comme on les appelait parfois, ont collaboré dans plusieurs entreprises. En 1954, ils achetèrent la Del Mar Race Track à Lajolla en Californie, dont les recettes profitaient à la Boys SA, une organisation caritative. La même année, Richardson reçut un coup de fil de Murchison à l’issue duquel ils ont convenu d’engager 20 millions de dollars à la faveur de leur collègue Robert R Yong pour l’aider à acquérir le principal chemin de fer de New York. Une trentaine de minutes après cet entretien, Richardson demanda soudainement comment s’appelait le chemin de fer que Clint et lui venaient d’aider Bob à acquérir.

Lorsqu’en 1959 Richardson mourut, des hommages affluèrent de part et d’autres du pays. Pour reprendre les paroles de Lyndon et de Lady Bird Johnson, « le monde s’en trouve soudain dépeuplé ». Le révérend Billy Graham résuma la vie de Sid lors des obsèques à Fort Worth en ces termes, « Tu fus un merveilleux ami…nous t’aimons et ne te disons pas adieu. Les français l’expriment mieux  en disant ‘au revoir’. Nous nous reverrons  »

Pour les habitants du Texas.
« Je travaille juste pour le plaisir et la charité. Je ne suis que le fidèle commissionnaire d’une, grosse somme d argent. C est tout »

Dans une des colonnes du Dallas Morning News écrite par Frank X Tolbert quelques temps après la mort de Sid Richardson, il affirme qu’il était difficile de le décrire, et même de s’accorder sur sa taille. Richardson estimait lui même qu’il était grand de six pieds quand il se tenait sur sa jambe droite, mais de cinq plutôt et une dizaine de pouces lorsqu’il se tenait sur la jambe gauche à cause d’une fracture écopée à l’âge de quinze ans et qui a rendu cette dernière plus petite que l’autre. Si tout un débat a été organisé autour de sa personne, en revanche nul n’aurait pu nié que ce brun, gros comme une barrique, avec des hanches qui balançaient, était un homme de haute stature.

Extrêmement réservé, Richardson a discrètement travaillé à bâtir un empire de pétrole et il s’est adonné de la même manière à ses ambitions philanthropiques. Et quoique cela fut connu de peu de personnes, Richardson a largement soutenu les associations, les églises, les librairies, et l’un de ses projets privilégies, Boys SA, une association caritative en Californie qui distribuait des fonds aux associations de jeunes à travers le pays. Selon Richardson, pour avoir durement souffert dans sa jeunesse, il a voulu faire quelque chose pour les enfants défavorisés.

C’est poussé par le philanthrope Amon Carter, un pétrolier et ami de Richardson, quelques fois son concurrent dans le domaine de la peinture occidentale, que Richardson a créé la Fondation Sid Richardson en 1947. Pour manifester son profond attachement à sa ville natale, Richardson a tenu à indiquer dans la charte de cette fondation,  que tous les dons qui seront faits à des entreprises bénévoles, caritatives, d’éducation ou missionnaires ne devraient l’être qu’à l’intérieur du Texas.
Au cours de l’année inaugurale de la fondation, 2100 dollars avaient été offerts ; 1000 pour l’éducation, 1000 pour les œuvres humanitaires et 100 pour les arts.

Durant sa vie, cette fondation est devenue pour Richardson un canal dont il se servait pour soutenir de nobles causes et lorsque ce millionnaire célibataire mourut le 30 septembre 1959, il laissa un héritage aux générations futures du Texas.

Au fil des ans, les directeurs de la fondation Richardson ont cherché à accomplir la vision de son père fondateur en orientant prioritairement leurs dons vers les secteurs de l’éducation, la santé, les œuvres humanitaires, les arts et lettres..

A travers les activités vastes et variées de cette fondation, M Richardson continue d’avoir un impact considérable sur sa ville natale.